Régulièrement il me vient une réflexion lorsque j’observe mes semblables, ou moi-même il y a quelques années, dans ces comportements de contrôle et ces systèmes économiques et sociaux qui mettent en avant la rentabilité financière, la compétition, la hiérarchie plutôt que l’équité, le partage et la collaboration.
Je crois que dans notre course à la performance nous oublions une chose importante : nous sommes régis par les mêmes lois que la nature autour de nous. Aussi cette réflexion m’amène à une interrogation : que se passe-t-il si nous acceptons de fonctionner selon les lois de la nature ? Eh bien regardons cela ensemble.
SOMMAIRE :
Une unique loi dans la nature
La loi naturelle qui a bouleversé ma conscience est la loi de l’homéostasie. La découvrir a été pour moi une véritable révélation et à mon sens c’est la seule vraie loi de la nature dont découle toutes les autres (s’il y en a réellement d’autres ?). Elle est observable tout autour de nous et même à l’intérieur de nous si on veut bien la voir. C’est donc la seule que je développerai aujourd’hui.
Tout système laissé à lui-même en l’absence de perturbation extérieure, revient spontanément au bout d’un certain temps à son état d’équilibre, ceci au travers de multiples processus régulateurs.
Claude Bernard (médecin physiologiste français) – 1865
Cette loi naturelle m’a fait comprendre que je n’avais pas besoin de me battre pour guérir. Bien au contraire, plus je m’agite et plus j’oppose des résistances au mouvement naturel de la vie qui essaye de rétablir l’équilibre en moi. Et c’est parce que mon burn-out m’a obligé à cesser toute action que j’ai pu me rendre compte de la véracité et de la puissance de la loi de l’homéostasie.
Les maladies incurables
Mais alors, me diras-tu peut-être, s’il suffit de laisser faire pour que revienne l’harmonie, comment se fait-il qu’il existe des maladies incurables ?
De mon point de vue il n’existe aucune maladie incurable. Ce qui fait qu’on perçoit un mal comme incurable c’est :
- Le fait qu’on ne perçoit pas nos systèmes socio-économiques comme allant à l’encontre du mouvement naturel de la vie et qu’on insiste pour les faire perdurer voir les renforcer. Ce faisant nous maintenons en place les facteurs de stress aux sources de la maladie. Ici le mot stress est à comprendre au sens large comme une perturbation ou un inconfort à faire cesser le plus vite possible pour éviter l’apparition d’un trouble puis d’une maladie. On comprend aisément que la guérison puisse se révéler impossible si les facteurs de stress sont toujours présents et actifs.
- Le fait qu’on néglige l’importance de l’influence de nos croyances sur notre vécu concret. Quoi qu’en disent les chercheurs en physique quantique, on continue à considérer cette idée comme une croyance quasi ésotérique, oubliant que nos croyances sont au moins à l’origine de nos choix et donc à l’origine des conséquences de ces choix. La mécanique invisible qui mène à nos ennuis nous laisse penser qu’ils nous arrivent par malchance ou parce que « la vie c’est comme ça » alors qu’en réalité c’est nous qui avons les clés dans notre inconscient.
- Le fait qu’on se refuse à croire en l’action effective de l’énergie sur la matière notamment en matière de guérison holistique. Nous sommes entièrement faits d’énergie. Notre corps de matière est lui aussi fait d’énergie. La différence perçue relève de la fréquence et de la densité des particules d’énergie. Cela a été prouvé par nos amis physiciens cités précédemment. Mais la majorité des gens continue de penser que parce que ça ne marche pas à tous les coups alors ce n’est pas « prouvé scientifiquement » autrement dit « si l’humain ne peut pas le contrôler alors cela n’existe pas ou cela n’est pas vrai ». Quand aurons-nous suffisamment d’humilité pour admettre que nous ne savons pas tout et que ce que nous ne savons pas a autant d’importance que ce que nous savons ? Quand aurons-nous l’humilité de faire confiance à la nature même si nous ne comprenons pas totalement sont fonctionnement ? Mais peut-être sommes-nous certains d’avoir déjà tout compris…
Guérir par l’inaction ?
Ainsi la loi de l’homéostasie ne nous invite pas seulement à rester tranquille en attendant la guérison. Il y a bien une action qui s’impose si nous voulons guérir, et c’est celle de remettre de l’ordre dans nos vies en nous débarrassant de tous les éléments qui vont à l’encontre de cette loi naturelle. Tous les éléments qui font barrage au mouvement naturel de la vie en nous.
A l’échelle d’un individu ça peut vouloir dire changer de travail ou de lieu de vie, couper les liens avec les personnes qui sont toxiques, changer nos croyances et façons de penser.
Et tout cela est difficile car :
- Nous sommes pratiquement tous éduqués dans une certaine idée du travail : mieux vaut être salarié et assurer sa « sécurité financière ».
- Nous sommes également éduqués à considérer les liens familiaux comme sacrés et indéfectibles : on ne peut pas décider de ne plus fréquenter un parent proche sans être mal perçu.e, jugé égoïste ou trop radical, même si ce parent proche est désagréable ou carrément toxique.
- Nous sommes éduqués dans l’idée qu’il est normal d’avoir des conflits et qu’aucune relation ne peut être parfaitement harmonieuse, alors même que nous avons créé des outils relationnels qui permettent de s’expliquer et se faire comprendre sans passer par l’affrontement du conflit (la communication non-violente pour n’en citer qu’un). Malheureusement ces outils relationnels sont encore trop peu vulgarisés pour s’intégrer au modèle éducatif général.
- Eduqués par la peur, nous avons la croyance que nos pensées seraient trop difficiles à changer, et qu’il vaut mieux rester dans ses habitudes plutôt que prendre le risque d’aller vers ce que nous percevons comme l’inconnu, hors du clan qui nous semble être la norme et la sécurité.
La vie est par essence ce mouvement perpétuel d’organisation du chaos dont l’intention est de restaurer et maintenir l’harmonie en permanence. Ainsi elle s’ajuste à chaque seconde à nos « bêtises » et à nos rigidités en nous proposant des chemins différents que nous ne voyons pas car nous sommes aveuglés par nos croyance et conditionnements.
Tenter de se transformer par la douceur
Et que penser de tous ces principes qui poussent au dépassement de soi, ces injonctions à sortir de notre zone de confort, à reprendre le contrôle de sa vie ou à gérer ses émotions ? Doit-on vraiment dépasser ses limites et contrôler en permanence ce qui se passe en nous et autour de nous ?
Pour ma part je pense que nos limites sont à respecter. Car les dépasser nous mène à la douleur d’un effort trop répétitif ou trop permanent, alors que respecter nos limites nous permet d’être créatif et de collaborer avec la vie pour trouver ce chemin plus doux et qui nous correspond parfaitement, qui nous conduira sans douleur, à l’objectif que l’on vise.

Par exemple la fameuse « sécurité financière » ne devrait pas s’obtenir au détriment de la stabilité affective ou de la sécurité émotionnelle, ou même du rythme biologique naturel du corps. Pour certaines personnes (toutes ?) il est plus naturel de passer par d’autres chemin que la contrainte d’un travail à temps plein en CDI sous une hiérarchie pressurisante et principalement préoccupée de la rentabilité plutôt que du bien-être des individus. Bien sûr je généralise et je sais qu’il existe des exceptions, trop peu nombreuses malheureusement pour me décourager d’écrire ces lignes.
Quant à la zone de confort, je n’ai jamais compris pourquoi il serait bon d’en sortir. A mon sens il n’est pas nécessaire de sortir volontairement du confort pour atteindre un objectif. Il existe des tas d’outils de transformation douce, le premier étant à mon sens l’écoute de soi, de ses sensations et émotions, de ses envies aussi ! C’est cela qui nous indique si nous sommes prêts pour la transformation voulue ou s’il y a des étapes intermédiaires à respecter, des aménagements à prévoir.
Installer le confort systématiquement autour de soi c’est éviter les expériences traumatisantes qui rendront le changement peut-être effectif, mais qui créeront en même temps des fonctionnements compensatoires de l’inconfort de la contrainte, dont il faudra s’occuper plus tard. Car avec le temps ils deviendront obsolètes, mal adaptés et générateurs de désagréments plus ou moins douloureux.
Ainsi, à force de sortir de nos zones de confort nous créons de nouvelles blessures à soigner et nous nous éloignons du sentiment de sécurité qui ouvre la porte à notre excellence. Car loin de la peur se trouve la confiance. Et elle nous permet de nous élancer vers l’inconnu avec bien plus d’ampleur que si nous devons traverser des murs de peur !
Si nous souhaitons aller loin, nous ne devrions jamais sortir de notre zone de confort mais plutôt, à l’image de la nature, essayer de préserver et restaurer le confort autour de nous, où que nous allions, quelle que soit l’aventure que nous ayons décidé d’expérimenter.

Les lois qui respectent la nature humaine
Respecter ses besoins vitaux et ses rythmes corporels (faim, soif, repos, distraction, sommeil, élimination). Interdire à un enfant d’aller faire pipi parce que c’est l’heure d’être en cours n’est pas un acte de discipline, c’est lui apprendre à ignorer ses signaux physiques et l’habituer à accumuler des micro-stress physiologiques qui se transformeront plus tard en divers troubles psycho-émotionnels et/ou physiologiques.
Reconnaître quand il y a inconfort ou souffrance et en tenir compte pour adapter son contexte de vie, son comportement ou ses habitudes. On apprend à nos enfants que si un adulte pleure c’est grave, et on interprète que ça veut dire qu’il y a une faille dans la capacité de l’adulte à maintenir la sécurité autour de l’enfant.
Pleurer est une façon pour notre système nerveux de libérer les tensions accumulées. C’est un acte naturel qui n’est absolument pas grave et plutôt sain. On reste plus fort en s’autorisant à pleurer qu’en s’en empêchant ! S’habituer à refouler l’expression émotionnelle associée à l’inconfort ou à la souffrance aboutit à un aveuglement sensoriel et émotionnel qui nous empêche de rétablir l’harmonie avant que la situation s’aggrave (maladie, dépression, burn-out, etc.)
Se tourner vers la joie et le plaisir plutôt que vers la discipline et le contrôle. Focaliser son attention vers ce qui nous rend heureux est souvent considéré comme déraisonnable, puéril, immature, utopiste. C’est comme si nous devions pour rester raisonnable, garder en tête que tôt ou tard nous allons souffrir. Et je comprends pourquoi cette façon de penser est nécessaire. Il faut bien donner du sens à ces souffrance qui paraissent nous tomber dessus et sur lesquelles nous n’avons – pensons-nous – aucun pourvoir.
Pour moi ces souffrances n’ont pas d’autre sens que de nous avertir que nous ne sommes pas au bon endroit, que nous avons emprunter la mauvaise route. Et à chaque instant nous avons le pouvoir de dire « non », et celui de dire « stop ». Encore faudrait-il être en mesure de ralentir, observer et constater ce qui nous arrive. Si tout va trop vite on perd la capacité à dire stop car on perd de vue ses ressentis propres.
Bien souvent ce qui nous empêche de dire non, ce sont ces interdits sociaux et sociétaux avec lesquels nous sommes habitués à vivre, et que j’ai évoqué en partie quelques paragraphes plus haut. Ils sont à l’origine de toutes les peurs qui nous retiennent de nous affirmer et de faire respecter nos limites.
Comme je l’ai écrit dans un précédent article (Le bonheur est-il un rêve inaccessible ?) le bonheur est un choix de tous les instants et ce n’est pas un choix de facilité comme on pourrait le croire. Il suffit d’essayer de fonctionner ainsi pour se rendre compte de l’engagement ferme et à contre-courant que cela demande.
Conclusion
Respecter notre nature est aussi important que respecter la nature qui nous entoure. Et admettre que nous sommes soumis aux lois naturelles universelle nous ramène à un fonctionnement plus sain, plus en harmonie avec nous-même et avec le grand tout qui nous contient et nous entoure.
Contrairement à ce qu’on pense, si chacun faisait selon ce qu’il ressent à l’instant présent nous retrouverions l’harmonie collective prévue par la complémentarité naturelle de nos différences. Mais ça entraînerait aussi la chute de tous ces systèmes socio-économico-politiques et je crois que nous ne sommes pas prêts à accepter cette idée vertigineuse.
Il n’est pas nécessaire de tout chambouler du jour au lendemain et à vrai dire si on suit réellement nos mouvements naturels, cette transformation globale ou individuelle ne se passera pas du jour au lendemain. Car la nature sait la violence des changements trop rapides et elle ajuste les choses « au travers de multiples processus régulateurs » souvent imperceptibles.
Nous n’avons donc pas besoin d’avoir peur du changement. D’ici qu’il arrive nous y serons déjà habitué.es. Nous avons juste besoin d’accepter et de décider individuellement de choisir la douceur à chaque instant. Ce sera déjà un bel effort pour changer le monde.

Je suis Marie, âme sensible, créative et spirituelle, neuro-atypique (THPI+TSA+TDAH), amoureuse de la vie et du bonheur.
Ancienne coach et thérapeute holistique, je suis aujourd’hui auteure et je continue d’accompagner celleux qui le souhaitent à travers mes textes, podcasts et ouvrages.
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